Il dit que c'est son ami, mais moi je dit que c'est le diable... Je le sais, je le sens... il approche de notre havre et s'il y entre : profanation.
Le temps est bientôt proche, dans ce crépuscule où le manoir est baigné de rouge, c'est en son cœur que le sang sera répandu.
La diva pure le sait, contre le destin, c'est comme ce battre contre le néant même s'il existe.
Dans son rêve, le fiancé accepterait le dîner pour présenter sa bien-aimé, aux griffes de la bête et elle aimerait ça... le fiancé sera baigné dans le sang de la jalousie, et faire elle le laissera.
Le diable est à la porte, elle et lui l'attendent, dans la salle du dîner des anges.
Elle entend les pas dans le couloir, fixe la double porte fermée... il est déjà trop tard.
Le faire venir...
Pourquoi as-tu fais ça ? Ta vie tu viens de donner... le fiancé.
La double porte s'ouvre.
Le voici donc.
Ce qui le trahit, ce que uniquement la diva peut voir est le feu qui couve dans ce regard glace : « Tu es mienne, tu es notre, je suis à toi ».
La nuit comme un piège s'est fermé sur l'antre.
Et le silence... Ô le silence.
Elle voit comme dans son rêve, le sang qui devait être répandu est désormais une cascade sombre sur la gorge du fiancé.
Un mot de trop, une seconde de sursis et les yeux de l'ami plongé dans celui de l'agonisant, se posent sur elle, désirants.
Un pas en avant, pour elle en arrière.
Elle se sauve dans le labyrinthe des couloirs...
Cours, cours, cours... Il te rattrapera...
La folie désormais s'empare de lui.
Tu sais que tu ne peux m'échapper, je te sens.
Le sang qui bouillonne dans tes veines me disent le contraire de ta fuite.
Dans le noir je te vois...
Au détour d'un couloir il l'aperçoit...
Je t'ai eu.
Tu sens si bon...
Perdu, nul autre choix ne s'était présenté que de se rendre...
Le pêché ne sera pas terrible car l'envie peut être un dieu, gouvernant les âmes des égarés aux désirs.
Le paradis mais non la Bête...
Ce n'est pas le diable mais un Ange.
C'est elle qui le sent, non l'odeur mais la chair en elle.
L'Eden n'est pas jardin mais Amour, lui souffle t-il sur ses lèvres.
Condamnée.